Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le Shamrock's Kingdom
le Shamrock's Kingdom
Publicité
le Shamrock's Kingdom
Archives
18 novembre 2012

Extraits (NaNoWriMo)

Quelques extraits pour vous donner une idée de synopsis... C'est assez compliqué à rendre, là comme ça...

 

 [...] Les buildings à contre-jour du
soleil levant paraissaient moins monumentaux d'ici, et rendaient une impression
de calme et de luminosité à la ville qu'on ne lui devinerait pas. Il but une
gorgée du jus d'orange avant de se sortir une cigarette et de l’allumer. Le
paysage était splendide depuis le 43ème étage. C'était dommage qu'il faille
monter si haut pour s'en apercevoir. Les pauvres n'auraient jamais accès à ce
genre de vision. D'ailleurs, d'ici il pouvait entrevoir le gros des quartiers
de la ville. Le centre-ville, plus loin, était constitué des grands hôtels, des
casinos les plus pompeux, des salles de concerts et de toute l'industrie du
luxe en général. Autour du centre-ville se trouvaient les buildings d'affaires,
les sièges sociaux, quelques hôtels, les gratte-ciel d'habitations destinés aux
riches citadins et la plupart des lieux de sortie comme les bar, les
discothèques et les boîtes de strip-tease. C'était là qu'il se trouvait. En
contrebas, il y avait les quartiers pauvres, aux immeubles moins hauts et en
leur cœur une zone oubliée, aux bâtiments bas et souvent délabrés qu'on
appelait le « vieux quartier ». Il fallait être sans-abris ou pratiquement sans
le sou pour vouloir y vivre. La plupart du temps, ceux qui s'y retrouvaient
allaient s'y cacher pour mourir. Plus loin, il devinait les larges étendues
péri-urbaines, constituées des banlieues riches, aux villas spacieuses, et des
banlieues pauvres, beaucoup plus vastes et délabrées.

[...] Elle avançait tranquillement dans les rues. Les lumières des discothèques, des
sex-shop et des casinos l'englobaient doucement dans la nuit, se réfléchissant
à l'infini entre les vitrines et les flaques d'eau qui parsemaient les
trottoirs et les routes. L'air était encore humide de la dernière pluie et un
vent frais se levait : l'automne, déjà. Une rue, deux rues. Une ruelle à
gauche, puis la première après la boîte de strip-tease au coin de l'avenue. Et
quelques ruelles plus tard, lorsqu'on pensait s'être perdu dans une ville qu'on
ne reconnaissait plus, une enseigne en néon assez discrète vous souhaitait la
bienvenue. Le « Honey Bunny » était le point de repère qu'elle avait retenu
pour retrouver l'appartement qu'elle était déjà venue voir plusieurs fois après
sa découverte de l'annonce. C'était un bar discret, toujours sombre comme s'il
voulait cacher ses heures d'ouverture, qui se tenait juste en face de la porte
d'entrée de son immeuble.

[...] Une fois dehors, elle avança tête baissée comme
à son habitude. Elle détestait la rue, elle détestait cette ville. Ses cheveux
blonds filandreux vinrent fouetter son visage lorsque le vent se leva. Il
allait encore pleuvoir aujourd'hui, mais ce ne serait encore jamais assez pour
laver cette ville. Jude pressa le pas entre les murs gris et les nuages de
vapeur qui s'échappaient des bouches d'égouts. Quelques ruelles plus tard elle
retrouva les larges rues aux gratte-ciel vertigineux et jura intérieurement
contre tout ceux qui y habitaient ou y faisaient affaire de manière éhonté. On
ne comptait plus les casinos et bar à hôtesses disponibles et il n'était pas
question de compter sur qui que ce soit à moins d'être soi-même corrompu.
Plusieurs prostituées la regardèrent passer d'un air méprisant, soufflant en
l'air leurs fumées de cigarette comme un avertissement. Jude n'était rien. Jude
était serveuse, juste serveuse, et c'était une tare par ici. Mais surtout, Jude
s'en fichait.

[...] Volpe, son manteau sur le dos, salua rapidement ses
collègues encore présents. La nuit était tombée, et il était pressé de quitter
le commissariat. Pas vraiment pour rentrer chez lui, mais plutôt pour commencer
ce qu'il appellait « sa vraie journée de flic ». On ne pouvait plus dire qu'il
existait encore une véritable police. Tous, du jeune bleu au plus haut gradé de
la direction étaient corrompus jusqu'à la moelle et la population qui tentait
de vivre malgré tout ce qui les entourait en était arrivé à avoir un seul mot
d'ordre : « Ne pas parler aux clans, et encore moins au gouvernement ». Mais
Volpe ne voulait pas être affilié à cette police pourrie jusqu'à l'os. Même
s'il ne le laissait pas perçevoir, il s'inquiétait chaque jour des prostituées,
des enfants des rues et des petits dealers, tous pris au piège par la ville.
Alors le soir, il se promenait dans les rues pour, qui sait, venir un jour en
aide à quelqu'un qui en aurait besoin.

[...] Quand elle eut fini de manger, Abi ne se sentait plus la force d'aller travailler.
Elle aurait voulu faire une sieste, comme sa sœur allait en faire. Son ventre s'était
encore serré un peu en levant les yeux vers l'horloge. Elle avait une terrible
envie d'aller aux toilettes, mais elle savait que c'était la peur qui lui
faisait ça. « Je n'ai pas peur, je n'ai pas peur » se répétait-elle sans cesse.
Mais le visage de la socière revenait toujours dans son esprit.

- Maman, tu ne peux pas dire que je suis malade aujourd'hui ?

- Tu sais bien que je ne peux pas ma chérie... Ils enverraient des hommes
vérifier, et crois-moi tu ne veux pas rencontrer ces hommes-là.

- On leur dirait que je suis vraiment très très malade et que je ne tiens même
pas debout!

- Il leur en faudra plus. Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur, tu comprends ?
Si seulement j'avais pu faire en sorte que tu ne doives pas reprendre ma
place, je l'aurais fait. Mais j'ai les mains liées, tu comprends ? Tant que
ton père et moi n'avons pas trouvé de solution, tu n'as pas d'autre choix...
Et pense à ta sœur, qui s'occuperait d'elle si nous n'étions plus là ?

Leur mère était à la fois énervée et triste, comme à chaque fois qu'Abi lui
parlait de son travail. La petite n'aimait pas voir ce visage. Il lui donnait
envie de se mettre en colère tout en faisant un calin à sa mère. Ce n'était pas
vraiment compatible. Tournant les talons, elle s'en alla mettre sa salopette et
ses petites bottes en caoutchouc contre la pluie. Elle n'avait vraiment pas
envie d'y aller mais ce n'était pas comme si elle avait le choix. Sa mère lui
enfila son poncho en plastique accordé avec ses bottes et lui déposa un baiser
sur le front.
- Ne perds pas tes tickets de métro et ne sois pas en retard. Fais attention à
ton argent, si quelqu'un te semble méchant, tu cours, hein ? Tu me promets ?

- Mais maman... commença d'un air las Abigaël.

- Tu me promets ? Abi, tu me promets ? Lui intima sa mère, serrant un peu plus
fort son épaule.

- Oui, oui, je te promets maman.

Alors sa mère ouvrit les lourds loquets sur la porte de bois et la laissa
sortir dans le couloir sombre de leur étage. Elle promit encore une fois de
faire attention à elle et de rentrer dès son travail terminé et s'engagea dans
les escaliers.
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité